1. Trois grands “étages” de nuages… plus les géants
En météorologie, on classe les nuages en étages :
Nuages bas : du sol jusqu’à environ 2 km d’altitude
Nuages moyens : entre 2 et 6 km
Nuages élevés : au-dessus de 6 km (jusqu’à 10–12 km environ)
Et à part : les nuages à grand développement vertical, qui traversent plusieurs étages (cumulonimbus, gros cumulus).
Tu peux imaginer la troposphère comme un immeuble à plusieurs étages, où chaque famille de nuages occupe plutôt un niveau donné… sauf certains qui prennent tout l’immeuble !
2. Les nuages bas (du sol à ≈ 2 000 m)
Ce sont les nuages que tu as l’impression de pouvoir presque toucher, surtout en montagne ou par temps de brouillard.
2.1 Stratus (St) – de 0 à ≈ 1 500 m
Altitude de la base :
de quelques dizaines de mètres au-dessus du sol,
jusqu’à environ 1 000–1 500 m.
Aspect : nappe grise, plafond bas, parfois sensation de “brouillard en hauteur”.
Ils se forment souvent par :
refroidissement de l’air proche du sol,
conditions calmes, air humide.
En plaine, un stratus peut se situer à 300–500 m d’altitude ; en montagne, tu peux carrément entrer dedans en montant sur les pentes.
2.2 Stratocumulus (Sc) – ≈ 500 à 2 000 m
Base : souvent vers 600 à 1 800 m, selon les situations.
Aspect : gros rouleaux ou plaques gris/blanc, formant une couche plus ou moins continue.
Ils occupent souvent l’étage bas supérieur : trop bas pour être des nuages moyens, mais plus hauts que le stratus ultra-bas qui colle au relief.
2.3 Cumulus (Cu) – ≈ 500 à 2 000 m pour la base
Les cumulus “moutons blancs” ont généralement :
une base située autour de 800 à 1 500 m,
parfois plus bas en air très humide, plus haut en air sec.
Les cumulus humilis (petits, aplatis) restent entièrement dans l’étage bas.
Quand ils commencent à gonfler beaucoup, ils montent dans l’étage moyen (on les retrouvera un peu plus loin).
3. Les nuages moyens (≈ 2 000 à 6 000 m)
Ils sont trop hauts pour être vraiment “bas”, mais pas encore dans la haute troposphère.
3.1 Altostratus (As) – ≈ 2 000 à 6 000 m
Base typique : entre 2 000 et 4 000 m.
Épaisseur : peut s’étendre vers le haut jusqu’à 5 000–6 000 m.
Ce sont de grandes nappes grises ou bleuâtres, voilant le Soleil, souvent associées à l’approche d’une perturbation.
Ils peuvent évoluer en nimbostratus, nuage de pluie épais.
3.2 Altocumulus (Ac) – ≈ 2 000 à 6 000 m
Base : autour de 2 000 à 5 000 m.
Aspect : bancs, galets, “moutons” intermédiaires (plus gros que les cirrocumulus, plus petits que les stratocumulus).
On les voit souvent en matinée ou avant des changements de temps, parfois annonciateurs d’instabilité ou d’orage plus tard dans la journée.
3.3 Nimbostratus (Ns) – base basse à moyenne, sommet jusqu’à 6–8 km
Le nimbostratus est un peu spécial :
Base : souvent située entre 500 et 2 000 m (parfois très basse).
Sommet : peut monter jusqu’à 6–8 km.
Il est classé en général dans les nuages moyens, mais comme il est très épais, il traverse l’étage bas et moyen et peut même toucher l’étage élevé.
C’est le nuage typique des pluies continues, des journées grises et uniformes.
4. Les nuages élevés (≈ 6 000 à 10 000+ m)
Ce sont des nuages de haute altitude, souvent composés surtout de cristaux de glace. Ils ne “touchent” pas la vie au sol directement (pas de pluie qui arrive de ceux-là tout seuls), mais ils annoncent souvent une évolution.
4.1 Cirrus (Ci) – ≈ 6 000 à 12 000 m
Altitude : généralement entre 6 000 et 12 000 m,
souvent 8 000–10 000 m en zones tempérées.
Ce sont les fameux “cheveux d’ange”, filaments blancs très fins.
Ils marquent souvent la partie haute d’une perturbation ou d’un ancien cumulonimbus.
4.2 Cirrostratus (Cs) – ≈ 6 000 à 10 000 m
Altitude : autour de 6 000 à 10 000 m.
Aspect : voile blanc laiteux, Soleil visible avec un halo parfois.
Ils recouvrent parfois tout le ciel et sont souvent le premier signe d’une perturbation qui arrive (pluie ou neige dans les 12–24 h).
4.3 Cirrocumulus (Cc) – ≈ 6 000 à 10 000 m
Altitude : dans la même zone, 6 000 à 10 000 m.
Aspect : tout petits grains blancs, “moutons” très fins et serrés, haut dans le ciel.
Souvent spectaculaires au lever ou coucher de soleil, ils n’annoncent pas directement de pluie au sol, mais s’inscrivent souvent dans un contexte de changement de temps.
5. Les nuages à grand développement vertical
Ce sont les stars du ciel : ils prennent plusieurs étages à la fois.
Ils partent de l’étage bas et montent parfois jusqu’à la limite de la troposphère.
5.1 Cumulus congestus – base basse, sommet dans l’étage moyen (voire élevé)
Base : semblable à celle des cumulus classiques, souvent 800 à 1 500 m.
Sommet : peut monter jusqu’à 4 000–6 000 m, parfois plus.
Visuellement, ce sont des cumulus très gonflés, en forme de tours, qui peuvent déjà donner des averses.
Ils sont parfois le stade juste avant la formation d’un cumulonimbus.
5.2 Cumulonimbus (Cb) – l’ascenseur atmosphérique
Le cumulonimbus est le nuage d’orage par excellence.
Base : souvent située entre 500 et 2 000 m.
Sommet :
en régions tempérées : jusqu’à 8 000–12 000 m (parfois un peu plus).
sous les tropiques : il peut monter jusqu’à 15–18 km, au voisinage de la tropopause.
Il occupe donc tous les étages : bas, moyen et élevé.
Vu de profil, c’est :
une énorme tour,
avec un sommet en enclume (partie étalée en altitude).
C’est dans ce géant que se produisent :
averses violentes,
orages,
parfois grêle, rafales de vent, phénomènes sévères.
6. Pourquoi la base des nuages n’est-elle pas toujours à la même hauteur ?
Même pour un même type de nuage (par exemple un cumulus), la base ne se trouve pas toujours à la même altitude.
Elle dépend de deux paramètres clés :
6.1 L’humidité de l’air
Si l’air près du sol est très humide, il n’a pas besoin de monter très haut pour atteindre la saturation → base de nuage plus basse.
Si l’air est sec, il doit monter davantage pour se refroidir et atteindre le point de rosée → base plus élevée.
C’est pour ça que :
au-dessus de zones humides (forêts, mers, plaines mouillées), les bases de cumulus peuvent être relativement basses,
alors que dans l’air très sec (régions continentales, air venu de hautes altitudes), les bases sont nettement plus hautes.
6.2 La température
Le niveau où un nuage se forme (altitude de condensation) dépend aussi de la température au sol :
un air très chaud peut monter plus facilement et contenir plus de vapeur d’eau avant d’atteindre le point de rosée → cela peut également influencer la hauteur de la base.
En gros :
Base du nuage = là où l’air qui monte devient saturé et commence à condenser.
Ce niveau change selon la température et l’humidité.
7. Comment estimer grossièrement l’altitude des nuages à l’œil ?
On ne va pas faire de toi un pilote d’avion, mais il y a quelques repères simples :
Cumulus de beau temps : base souvent vers 1 km ; en montagne, tu peux les voir tangenter les sommets.
Stratus / brouillard : entre le sol et quelques centaines de mètres. Si tu montes en voiture et entres dans le nuage, tu es dedans.
Cirrus : très haut, très fins, souvent perçus comme “loin” dans le ciel → plusieurs kilomètres d’altitude.
Enclume d’orage : sommet très étalé, plat → tu regardes quasiment le toit de la troposphère dans ta région.
Avec un peu d’habitude, tu finis par intuitivement distinguer :
ce qui se passe dans l’étage bas (météo proche, brouillard, bruine, averses),
de ce qui se passe en haute altitude (cirrus, changements à venir).
8. En résumé
Pour répondre à “À quelle altitude se trouvent les différents types de nuages ?” :
Nuages bas (≈ 0 à 2 km)
Stratus : 0 à 1 500 m
Stratocumulus : 600 à 2 000 m
Cumulus (base) : 800 à 1 500 m
Nuages moyens (≈ 2 à 6 km)
Altostratus : 2 000 à 6 000 m
Altocumulus : 2 000 à 6 000 m
Nimbostratus : base souvent 500–2 000 m, sommet jusqu’à 6–8 000 m
Nuages élevés (≈ 6 à 10–12 km)
Cirrus, Cirrostratus, Cirrocumulus : en gros 6 000 à 10/12 000 m
Nuages à grand développement vertical
Cumulus congestus : base ≈ 800–1 500 m, sommet jusqu’à 4–6 000 m (voire plus)
Cumulonimbus : base ≈ 500–2 000 m, sommet jusqu’à 8–12 000 m (et davantage sous les tropiques)
Les chiffres exacts varient selon la région, la saison, la température et l’humidité, mais cette structure en étages donne une très bonne grille de lecture pour comprendre où se situent les nuages que tu observes.