1. Qu’est-ce qu’une carte des températures ?
Une carte des températures montre la répartition de la température sur une zone donnée :
un pays,
un continent,
parfois le globe entier.
Elle indique, pour un moment précis (ou une échéance de prévision) :
les valeurs de température mesurées ou prévues,
et la manière dont elles varient dans l’espace.
On peut avoir :
des cartes de température au sol (ce qu’on ressent au niveau du sol),
des cartes de température en altitude (important pour la neige, les orages, l’aviation, etc.).
Pour le grand public, ce sont surtout les cartes de température au sol qui sont montrées : matin / après-midi, aujourd’hui / demain / dans quelques jours.
2. Deux grands types de cartes : couleurs et chiffres
En pratique, tu verras généralement deux façons de représenter les températures.
2.1 Cartes en couleurs (aplats)
La température est représentée par des zones colorées :
bleu / violet → froid,
vert / jaune → douceur,
orange / rouge / bordeaux → chaud à très chaud.
Plus la couleur est “chaude”, plus la température est élevée.
Ces cartes sont très visuelles : en un coup d’œil, tu vois par exemple :
le froid concentré au nord ou en montagne,
la chaleur au sud ou en plaine,
les contrastes entre régions.
Il y a généralement une légende avec une barre de couleurs et les valeurs correspondantes (ex : bleu foncé = -5 °C, vert = 10 °C, rouge = 30 °C, etc.).
2.2 Cartes avec valeurs chiffrées
On peut aussi voir des cartes où :
des chiffres sont affichés près des villes principales (ex : 3°, 12°, 27°),
parfois, il n’y a pas de couleurs, seulement les chiffres.
Ces cartes permettent de lire très précisément la température prévue ou observée en un point donné (par exemple : Bruxelles, Paris, Liège, etc.), mais elles rendent moins bien la vue “globale”.
Souvent, les cartes télévisées ou sur smartphone mélangent les deux :
fond coloré pour la tendance générale,
chiffres sur les villes pour les valeurs exactes.
3. Comprendre l’échelle de couleurs
Pour bien lire une carte en couleurs, il faut absolument regarder la légende.
3.1 La légende : ton meilleur allié
En général, tu verras une bande de couleurs avec des valeurs, par exemple :
violet : -10 °C
bleu foncé : 0 °C
vert : 10 °C
jaune : 20 °C
orange : 25 °C
rouge : 30 °C
bordeaux : 35 °C ou plus
Chaque couleur ou intervalle de couleur correspond à une plage de températures.
Tu peux alors :
repérer instantanément les zones les plus froides (les couleurs froides),
repérer les zones les plus chaudes (les couleurs chaudes),
voir s’il y a de gros contrastes (changement brutal de couleurs) ou une transition douce.
3.2 Attention : toutes les cartes n’ont pas la même échelle
Une astuce importante :
sur une carte, le “rouge” peut commencer à 25 °C,
sur une autre, il peut commencer à 30 °C.
Donc, si tu compares deux cartes :
vérifie toujours l’échelle : une carte peut paraître “très rouge” mais l’échelle est peut-être centrée sur des températures modérées.
4. Les isothermes : les lignes de même température
Comme on trace des isobares pour la pression, on peut tracer des isothermes pour la température.
👉 Une isotherme, c’est une ligne qui relie tous les points ayant la même température.
Par exemple :
la ligne “0 °C” relie toutes les zones où il fait 0 °C,
la ligne “10 °C” relie tous les points où il fait 10 °C, etc.
4.1 À quoi servent les isothermes ?
Elles permettent de :
visualiser les zones de même température,
repérer des frontières thermiques (par ex. la zone où il fait 0 °C, utile pour pluie/neige),
voir la structure des masses d’air (air froid d’un côté, air doux de l’autre).
Plus les isothermes sont serrées, plus :
la température change vite sur une petite distance,
les contrastes de température sont marqués.
Par exemple :
0 °C à un endroit, 15 °C à 100 km → gros contraste, possible zone de front.
5. Tenir compte de l’heure de la journée et de la saison
Lire une carte des températures, ce n’est pas juste regarder les chiffres :
il faut aussi savoir quand ces températures sont prévues ou observées.
5.1 Matin vs après-midi
Cartes du matin :
souvent les températures les plus basses de la journée,
importantes pour le gel, le verglas, la neige au sol, la brume.
Cartes de l’après-midi :
montrent généralement les maximales,
importantes pour le ressenti, la chaleur, la canicule, les orages.
Ainsi, une carte qui montre 3 °C partout le matin peut être suivie d’une carte l’après-midi avec 12–15 °C :
ce n’est pas une erreur, ce sont simplement deux moments différents.
5.2 Hiver vs été
La même couleur ne raconte pas la même histoire selon la saison :
20 °C en hiver → très doux, presque printanier.
20 °C en été → plutôt frais pour la saison, surtout en pleine journée.
Lire une carte, c’est donc aussi garder en tête :
la saison,
la normale climatique du coin (ce qui est habituel ou non).
Une carte avec 30 °C en plein mois de juillet en Espagne ne choque pas.
La même carte avec 30 °C en avril au nord de l’Europe devient un épisode remarquable.
6. Relief, mer et villes : pourquoi ce n’est pas uniforme
Une carte de température révèle souvent l’influence de :
l’altitude,
la distance à la mer,
l’urbanisation.
6.1 Altitude : plus on monte, plus il fait froid (en général)
En moyenne, la température diminue d’environ 0,6 à 1 °C tous les 100 m d’altitude (avec des variations selon les situations).
Sur une carte :
les massifs montagneux ressortent souvent en couleurs plus froides,
même si la région autour est douce.
Exemple :
plaine à 15 °C,
zone de montagne à 5 °C ou 0 °C le même jour.
6.2 Mer : effet adoucissant
Près de la mer :
en hiver, il fait souvent moins froid qu’à l’intérieur des terres (couleur un peu plus “chaude”),
en été, il fait souvent moins chaud qu’en plaine éloignée (couleur un peu moins rouge).
La mer joue un rôle de tampon thermique : elle se réchauffe et se refroidit plus lentement que la terre.
6.3 Villes : îlot de chaleur urbain
Les grandes villes sont souvent un peu plus chaudes que les campagnes environnantes, surtout la nuit :
béton, routes, bâtiments stockent la chaleur,
moins de végétation,
activités humaines (trafic, chauffage, climatisation).
Sur une carte fine, on peut parfois voir les villes comme des petites taches plus chaudes par rapport aux zones rurales.
7. Ce qu’on peut déduire d’un coup d’œil sur une carte des températures
Quand tu regardes une carte des températures, tu peux rapidement repérer :
Les zones les plus froides
régions en bleu/violet,
montagnes, nord du pays/continent,
zones sous influence d’une masse d’air polaire.
Les zones les plus chaudes
régions en orange/rouge,
sud, vallées, endroits sous masse d’air tropical ou subtropical.
Les contrastes
là où les couleurs changent brusquement,
là où les isothermes sont serrées,
ce sont souvent des zones de front (transition entre deux masses d’air) → utiles pour comprendre la météo à venir (pluie, orages, vents).
La cohérence avec la situation météo
sous un anticyclone d’été : grandes zones homogènes de chaleur,
avec une dépression : contrastes plus marqués, gradients de température, fronts visibles.
8. Les pièges à éviter
Quelques points de vigilance pour ne pas mal interpréter une carte.
8.1 Ne pas regarder que la couleur sans la légende
Une carte très rouge n’implique pas forcément une canicule :
si l’échelle va de 0 à 20 °C seulement, le rouge peut représenter… 18–20 °C.
vérifie toujours les valeurs exactes associées aux couleurs.
8.2 Se rappeler qu’il s’agit d’une “photographie” d’un moment
Une carte donnée :
correspond à une heure précise (ex : 15h),
ou à une plage horaire (ex : minimales de la nuit, maximales de l’après-midi).
Elle ne raconte pas :
comment la température a évolué avant,
ni comment elle évoluera après (sauf si c’est une carte de prévision à plusieurs échéances).
8.3 Ne pas confondre température de l’air et température ressentie
Certaines cartes montrent :
la température réelle (thermomètre classique),
d’autres la température ressentie (avec vent, humidité).
Mieux vaut lire le titre :
“température de l’air” ≠ “température ressentie” (windchill, humidex, etc.).
9. En résumé
Pour répondre à :
“Comment lire une carte des températures ?”
Il faut :
Regarder ce qui est représenté :
température de l’air au sol ? en altitude ?
valeurs mesurées ou valeurs prévues ?
carte du matin ou de l’après-midi ?
Comprendre la légende :
quelles valeurs correspondent aux couleurs ?
y a-t-il des isothermes (lignes de même température) ?
Repérer :
les zones les plus froides et les plus chaudes,
les contrastes marqués (changements brusques de couleurs, isothermes serrées),
l’influence du relief, de la mer, des villes.
Replacer la carte dans le contexte :
saison (5 °C n’a pas le même sens en janvier et en juillet),
heure de la journée (minimales le matin, maximales l’après-midi),
situation météo générale (anticyclone, dépression, blocage, fronts).
En bref :
une carte des températures se lit comme un paysage de chaud et de froid,
où les couleurs, les chiffres et les lignes racontent comment la chaleur se distribue,
et où se préparent les contrastes qui feront la météo des heures et jours à venir.