1. Que mesure un baromètre, exactement ?
Un baromètre mesure la pression exercée par l’air sur une surface.
Autrement dit : le poids de la colonne d’air au-dessus de toi.
Concrètement, le baromètre va convertir cette pression en :
hauteur de liquide (baromètre à mercure),
déformation mécanique (baromètre anéroïde),
signal électrique (capteur électronique).
Puis on traduit cette information en une valeur numérique : par exemple 1015 hPa.
2. Le baromètre à mercure : le système “à colonne”
C’est le baromètre classique, inventé au XVIIᵉ siècle (Torricelli).
2.1 Le principe
Le montage type :
un long tube en verre, fermé en haut,
rempli de mercure,
retourné dans une petite cuve elle-même remplie de mercure.
Quand on retourne le tube :
une partie du mercure s’écoule dans la cuve,
une colonne de mercure reste “suspendue” dans le tube,
au-dessus de cette colonne : un vide (quasi absence d’air).
Ce qui maintient la colonne de mercure en place, c’est la pression de l’air qui appuie sur la surface du mercure dans la cuve.
Plus la pression atmosphérique est élevée, plus la colonne de mercure est haute.
2.2 Lecture de la pression
La hauteur de cette colonne (en millimètres de mercure, mmHg) est directement liée à la pression :
pression atmosphérique standard ≈ 760 mmHg (au niveau de la mer).
Ensuite, on convertit en hPa ou autres unités (on y revient plus bas).
Ce baromètre est :
très précis,
mais peu pratique au quotidien (mercure toxique, tube fragile, encombrant).
On l’utilise aujourd’hui principalement pour des références de laboratoire ou en démonstration.
3. Le baromètre anéroïde : sans liquide, mais avec une boîte
Pour un usage courant, on préfère le baromètre anéroïde (sans liquide).
3.1 Comment il fonctionne ?
Au cœur de l’appareil, il y a :
une petite capsule métallique creuse,
dans laquelle on a fait le vide partiel (presque pas d’air à l’intérieur).
Cette capsule :
est compressible,
se déforme légèrement quand la pression extérieure change.
Si la pression augmente → l’air appuie plus → la capsule se comprend.
Si la pression baisse → l’air appuie moins → la capsule se détend.
Cette déformation est transmise par un système de leviers à une aiguille qui se déplace sur un cadran gradué en hPa (et parfois en mmHg).
3.2 À quoi ça ressemble ?
Ce sont les baromètres :
ronds, souvent en bois ou en laiton,
qu’on accroche au mur,
avec une aiguille et des mention du type “Pluie”, “Variable”, “Beau temps”.
Ils sont :
plus pratiques que les baromètres à mercure,
assez fiables s’ils sont bien calibrés,
encore très utilisés en marine, en randonnée, ou comme baromètre d’intérieur.
4. Les capteurs électroniques : la pression à l’ère numérique
Aujourd’hui, dans les stations météo automatiques, les smartphones, les stations en montagne, on utilise surtout des capteurs électroniques de pression (capteurs piézorésistifs, capacitifs, etc.).
4.1 Principe général
Ces capteurs contiennent :
une membrane très fine,
qui se déforme sous l’effet de la pression de l’air.
Cette déformation modifie une propriété électrique :
résistance,
capacité, etc.
Un circuit électronique :
mesure cette variation,
la convertit en valeur de pression,
l’affiche en hPa.
4.2 Avantages
Mesures très fréquentes (toutes les secondes si besoin).
Intégrables dans des appareils compacts : montres, stations météo, smartphones.
Possibilité de corriger automatiquement la pression à une altitude donnée (par exemple pour afficher une pression “recalée au niveau de la mer”).
Ce sont eux qui permettent aux réseaux de stations automatiques de fournir des courbes de pression en temps réel.
5. Pourquoi utilise-t-on l’hectopascal (hPa) ?
Historiquement, on parlait beaucoup en mmHg (millimètres de mercure), surtout avec les baromètres à colonne.
En aviation ou en météo anglo-saxonne, on utilise aussi parfois les inches of mercury (inHg).
Mais en météo moderne, on utilise presque exclusivement :
l’hectopascal (hPa)
5.1 Le pascal : unité de base
Le pascal (Pa) est l’unité de pression du système international :
1 Pa = 1 Newton par mètre carré (N/m²).
Pour l’atmosphère, cette unité est trop petite,
donc on utilise le hectopascal :
1 hPa = 100 Pa.
La pression atmosphérique “normale” au niveau de la mer :
environ 101 300 Pa → 1013 hPa.
5.2 Équivalence avec le millibar
En pratique :
1 hPa = 1 millibar (mbar).
C’est pour ça qu’on trouve encore parfois la mention “mb” sur d’anciens graphiques,
mais aujourd’hui on préfère “hPa”.
Exemples :
1000 hPa → faible dépression ou pression légèrement basse.
1030 hPa → bon anticyclone.
6. Pression mesurée vs pression ramenée au niveau de la mer
Un point important : la pression diminue avec l’altitude.
Donc :
un baromètre en montagne affichera une pression plus basse qu’un baromètre au niveau de la mer,
même si les deux sont placés sous le même système météo (même dépression, même anticyclone).
Pour pouvoir comparer les pressions entre différentes stations, les météorologues évoquent souvent :
la pression ramenée au niveau de la mer
Cela signifie :
on prend la pression mesurée à l’altitude de la station,
on effectue un calcul standard (en tenant compte de l’altitude, de la température moyenne de la colonne d’air),
on obtient une pression équivalente comme si la station était au niveau de la mer.
C’est cette valeur qui est :
utilisée pour tracer les cartes d’isobares,
affichée dans beaucoup de bulletins météo grand public.
7. Comment utiliser un baromètre chez soi ?
Si tu as un baromètre à la maison (anéroïde ou station électronique), tu peux t’en servir pour :
suivre les tendances météo,
repérer l’arrivée d’une perturbation ou d’un anticyclone.
7.1 Calibrer le baromètre
Idéalement :
Regarde la pression officielle donnée par une station météo de référence proche (aéroport, station nationale, etc.).
Ajuste ton baromètre (s’il est réglable) pour qu’il affiche cette valeur.
Cela le “calera” correctement pour ton altitude.
7.2 Observer les variations
Ce qui compte le plus, ce n’est pas tant la valeur absolue que la variation :
Pression en baisse rapide → arrivée probable d’un temps perturbé (vent, pluie, parfois neige).
Pression en hausse → retour d’un temps plus calme, souvent plus sec.
Pression stable et élevée → anticyclone installé, temps souvent plus stable (mais pas toujours ensoleillé en hiver, il peut y avoir du brouillard).
Les baromètres à aiguille ont parfois une aiguille mobile que tu peux placer sur la valeur actuelle pour, plus tard, voir si la pression a monté ou baissé.
8. En résumé
Pour répondre clairement à :
“Comment mesure-t-on la pression (baromètre, hPa) ?”
On utilise un baromètre, instrument qui réagit au poids de l’air :
baromètre à mercure : la pression fait varier la hauteur d’une colonne de mercure.
baromètre anéroïde : la pression déforme une capsule métallique vide d’air, reliée à une aiguille.
capteur électronique : la pression déforme une membrane, et la variation est convertie en signal électrique.
La pression est exprimée en hectopascals (hPa) :
1 hPa = 100 Pa,
1 hPa ≈ 1 millibar,
pression standard au niveau de la mer ≈ 1013 hPa.
Comme la pression diminue avec l’altitude, on “ramène” souvent la pression au niveau de la mer pour pouvoir comparer les différentes stations et tracer les cartes météo.
Un baromètre domestique permet surtout de suivre les variations de pression :
pression en baisse → temps plus perturbé,
pression en hausse → temps plus calme.
En bref :
mesurer la pression atmosphérique, c’est traduire en chiffres le poids de l’air au-dessus de nous,
grâce à des instruments mécaniques ou électroniques,
et ces chiffres en hPa sont un outil de base pour comprendre et prévoir la météo.