1. Ciel bleu ou ciel couvert : une histoire de nuages (ou pas)
Un ciel :
tout bleu = pratiquement aucun nuage dans la partie visible de l’atmosphère.
tout couvert = présence de nuages étendus qui forment une couche quasi continue (stratus, stratocumulus, nimbostratus, etc.).
Donc la vraie question devient :
Dans quelles conditions l’atmosphère produit des nuages,
et dans quelles conditions elle empêche leur formation ?
Pour former un nuage, il faut :
De la vapeur d’eau (humidité).
De l’air qui monte.
Un refroidissement qui amène l’air à la saturation → condensation → gouttelettes → nuage.
Si l’un de ces éléments manque ou est fortement limité, les nuages se dissipent et le ciel reste dégagé.
2. Pourquoi le ciel est tout bleu : l’empire de l’anticyclone
Les ciels parfaitement bleus sont très souvent associés à une zone de haute pression, qu’on appelle aussi anticyclone.
2.1 En haute pression, l’air descend
Dans un anticyclone :
L’air a tendance à descendre doucement des niveaux supérieurs de l’atmosphère vers le sol.
En descendant, il est compressé par la pression plus forte → il se réchauffe.
Or, un air qui se réchauffe :
peut contenir plus de vapeur d’eau sans devenir saturé,
donc il a moins tendance à condenser et à former des nuages.
Ce mouvement descendant s’appelle la subsidence.
C’est l’ennemi naturel des nuages :
l’air qui descend, c’est l’air qui se réchauffe et qui sèche → ciel dégagé.
2.2 Atmosphère stable : l’air n’a pas envie de monter
Dans une situation anticyclonique :
l’atmosphère est souvent stable :
si une petite “bulle” d’air essaie de monter, elle se retrouve vite dans une couche plus chaude qui l’empêche de continuer à s’élever.Cela limite la convection (bulles d’air chaud qui montent) qui, d’habitude, forme des cumulus.
Résultat :
Peu ou pas de nuages, sauf éventuellement quelques petites traces éparses qui se forment puis disparaissent.
Le ciel peut rester dégagé sur de grandes surfaces et pendant plusieurs jours.
2.3 Air sec et vents venus de régions continentales ou subtropicales
Les ciels bleus sont encore plus probables quand :
les vents apportent de l’air sec (venant de régions continentales, de zones désertiques ou d’altitude),
il y a peu de sources d’humidité (moins de vapeur d’eau disponible).
Moins d’humidité + air qui descend + atmosphère stable =
le combo parfait pour un ciel bleu uniforme.
3. Pourquoi le ciel est complètement couvert : le règne des nuages d’extension
À l’inverse, un ciel totalement couvert est typique :
de situations de basse pression (dépression, perturbation),
ou de masses d’air humides où l’air est forcé de monter.
3.1 En basse pression, l’air monte
Dans une dépression :
l’air a tendance à converger vers le centre (au sol) et à monter.
En montant, il se refroidit (pression plus faible en altitude).
S’il est suffisamment humide, il atteint la saturation → condensation → formation de nuages.
Si ce mouvement ascendant se produit sur de grandes surfaces, on obtient :
des nuages étendus, souvent sous forme de couches continues :
altostratus,
nimbostratus,
stratus,
stratocumulus épais…
C’est le fameux ciel uniformément gris.
3.2 Les fronts : tapis de nuages liés aux perturbations
Les perturbations qui accompagnent les dépressions comportent des fronts :
Front chaud : l’air chaud glisse au-dessus d’un air plus froid → montée douce, étendue → grands voiles nuageux (altostratus, nimbostratus) qui peuvent couvrir tout le ciel.
Front froid : l’air froid repousse l’air chaud vers le haut → montée plus brutale → nuages épais, averses, mais là aussi, de larges zones peuvent être couvertes.
Dans ces cas, on se retrouve facilement avec :
un ciel 100 % nuageux sur une région entière, parfois plusieurs pays à la fois.
3.3 Air humide près du sol : brouillard, stratus, grisaille
En automne et en hiver, un ciel couvert peut aussi venir :
d’un air froid et très humide près du sol,
avec peu de vent,
et un refroidissement nocturne fort.
On forme alors du brouillard ou des stratus bas :
au sol → brouillard,
un peu élevé → couche de stratus.
Vu d’un peu plus loin, cela donne un ciel complètement bouché, sans trou bleu.
4. Pourquoi il n’y a pas “toujours” l’un ou l’autre ?
Entre le ciel bleu parfait et le ciel totalement couvert, il existe toute une palette de situations intermédiaires.
4.1 Cumulus épars : ciel bleu avec quelques nuages
Par beau temps, avec un léger réchauffement du sol :
de petites bulles d’air chaud montent,
se refroidissent,
forment des cumulus par endroits.
Mais l’atmosphère reste globalement stable :
les nuages ne grossissent pas trop,
n’occupent pas tout le ciel,
laissent de larges zones bleues.
C’est le ciel d’été typique : bleu, avec quelques nuages blancs.
4.2 Ciel très changeant : alternance d’éclaircies et de passages nuageux
Quand la masse d’air est instable et que le vent en altitude est bien établi :
des paquets nuageux (stratocumulus, cumulus, altocumulus) circulent,
laissant tour à tour le Soleil apparaître, puis se cacher.
On a alors un ciel :
parfois bleu,
parfois presque couvert,
mais rarement uniforme.
C’est le signe d’une atmosphère dynamique, avec des mouvements verticaux et horizontaux marqués.
5. Rôle de la saison, du relief et de la mer
Les chances d’avoir un ciel complètement bleu ou complètement couvert dépendent aussi :
5.1 De la saison
En été, les anticyclones sont fréquents → ciels bleus dominants, surtout dans les régions continentales ou méditerranéennes.
En automne / hiver, les perturbations atlantiques, les inversions de température et les brouillards → ciels souvent bouchés (stratus, nimbostratus).
5.2 Du relief
Les montagnes :
forcent l’air à monter → formation de nuages et pluies sur les versants au vent ;
peuvent maintenir un ciel plus souvent couvert sur certaines pentes, même si le reste de la région est plus dégagé.
5.3 De la proximité de la mer
Les régions côtières :
reçoivent souvent de l’air humide venant de la mer,
avec des nuages bas (stratocumulus marins) qui peuvent recouvrir de larges zones,
mais qui peuvent aussi se dissiper plus facilement sous l’effet du Soleil.
À l’intérieur des terres, on a parfois :
des ciels bleu plus fréquents,
mais aussi des contrastes plus marqués (fortes chaleurs, gros orages).
6. En résumé
Pour répondre clairement à “Pourquoi le ciel est-il parfois complètement couvert et parfois tout bleu ?” :
Un ciel tout bleu apparaît lorsque :
l’air descend (anticyclone, subsidence),
il se réchauffe en descendant,
l’atmosphère est stable,
et l’air est relativement sec :
→ les nuages ont du mal à se former, ils se dissipent rapidement.
Un ciel entièrement couvert apparaît lorsque :
l’air est humide,
il est forcé de monter (dépression, fronts, relief),
il se refroidit en altitude,
la vapeur d’eau condense en nuages étendus :
→ on obtient des couches continues (stratus, altostratus, nimbostratus, stratocumulus épais) qui cachent complètement le bleu du ciel.
Entre les deux, les multiples nuances de ciel plus ou moins chargé dépendent :
du degré d’instabilité,
de la quantité d’humidité,
des circulations d’air (vents, relief, mer…),
et de la saison.
En bref :
Ciel bleu = atmosphère calme, stable, sèche, avec de l’air qui descend.
Ciel couvert = atmosphère active, humide, avec de l’air qui monte et des nuages qui s’étalent.